C'est la déchéance, tu vois, ça se compare à la chance.
Tu sors tu souris tu ris, il y a machin qui te fait rire, machine qui te fait sourire. 
Tu pars tu reviens, toujours tu reviens enivré ou saoulé, qui sait ? 
De toutes façons c'est pareil, juste un mot pour en remplacer un autre.
L'eau coule dans le caniveau, une rigole c'est plus beau, on se sent vivant, on est mort, l'alcool c'est ce qui nous rend vivant, alcoolique c'est ce qu'on ressent. 
T'es vivante je suis ambiante, oui c'est ça, on donne le ton et c'est pas pour les thons. Bisous bourdou demain on sera mou ou on ne sera pas 

2 commentaires:

  1. Derrière la fenêtre, les larmes sont piégées. Elles coulent avec la pluie et n’ont plus guère de sens. Derrière la fenêtre, les immeubles orange et les arbres, bleus, chantent l’envol de l’oiseau. La musique et les clés forment une ronde ; un concert inégalable vient honorer son départ. Derrière la fenêtre, il n’y a ni bouteille ni rut ni ciel ; seules. La danse et les timbales viennent accueillir les vains, donnent à boire et jouent. Les losanges, les autres formes, celles qui n’existent que dans les yeux de ceux qu’on aime, sont visibles. Derrière la fenêtre il n’y a ni mort ni escalade ; les couleurs vivent et s’aspergent de notes, de piano, de bois et d’eau. La terre, derrière la fenêtre, n’a pas d’odeur connue. Elle sent, elle court, joue de la cymbale, pendant que l’herbe et l’air volettent, avec les pélicans et avec lui. Derrière la fenêtre, les chaussures ne foulent jamais les sols : elles accueillent, elles téléphonent. Derrière la fenêtre, la neige monte aux cieux, pique les yeux et laisse à quiconque la liberté de glisser avec la tête. Derrière la fenêtre, l’encre de Chine s’efface, ancre celui-ci vers la mer et celui-là dans l’espace. Ou dans l’air.

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  2. Organiser un départ définitif n’est pas très simple. Question de psychologie. Surtout lorsqu’on se fait piquer les papiers : toute forme de passé utile qui disparaît à jamais et rend plus difficile encore le départ à venir.

    L’apparte est vide et ça va mieux. L’apparte est vide et je le fête. L’apparte est vide et j’ai hâte. De partir. De voyager. De reposer au vert. En famille. Ailleurs. Au nid. Ailleurs. Dans les pays. Ailleurs. Je chierai, angoisserai, regretterai, culpabiliserai, aimerai. Mais ça sera ailleurs. Et non plus ici avec le lourd et la fin du monde. On regardera les films, on fera des conneries identiques ; on créera des habitudes, sans aucun doute équivalentes. Ailleurs.

    On profitera de l’opportunité de La Terre. En écoutant les mêmes chansons. En pensant à d’autres et un peu à toi. En regrettant les amis, ces cons qui manquent incrustés dans Paris ; en rêvant l’amour, en dansant les départs, en vivant la fuite, en revivant. Ailleurs.

    On changera de vie Samiol, on verra d’autres soleils et des nouvelles lumières ; des oubliées, des nouvelles les lumières. C’était prévu depuis longtemps. On s’emmerdera, on fera la joie, on critiquera, on sera soi même. Ailleurs. Dans un autre temps, à travers un autre espace. Mais parfaitement identiques.

    J’espère que je sentirai encore ton doux. Ailleurs. Ailleurs. Ailleurs.

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